Page 1
Facsimile
Transcription
Philadelphie Janvr 19e 1789./.
Monsieur et cher ami
Nevous avisez plus, je vous prie, de plaisanter sur
la protection que j'ai accordée à Mr Ledru. C'est bien à
vous, vraiment, à faire comparaison entre votre Mons Nancrède
et mon protégé; entre un misérable Gazettier, un Cuistre de
Collège, et un Reverendissime Moine que j'ai fait Curé des
Illinois! s'il vous arrive à l'avenir de goguenarder encore sur
le compte d'un Membre de la Sainte Eglise à qui jeveux du
bien, prenez garde que je ne me fourre dans la tête d'en faire
un Evêque pour vous faire enrager. - Mais, doucement. Ne
profanons point par des plaisanteries déplacées la dignité du sujet
dont j'ai à vous entretenir; et reprenons une noble gravité, pour
vous instruice de l'effet de ma lettre à Mr Carroll. Or sus,
Muse, commençons - Trop haut d'une octave: ce n'est pas là
le ton qui convient non plus. L'Eglise n'a pas besoin de toutes les
fariboles; et puis, connait-elle les Muses? Que diantre! comment
donc s'y prendre? Il faut toujours je ne scai combien de simagrées
quand on veut parler de ces gens-là. Oh par ma foi, disons les
choses comme nous pourrons, et laissons aller notre fantasque genie,
tantot serieux, tantot badin, suivant la mouche qui le pique.
Notes and Questions
Nobody has written a note for this page yet
Please sign in to write a note for this page